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Tentaculaire, A/V installation [in progress], 2018




[FR]

L’installation Tentaculaire place l’audience au centre d’un renversement hiérarchique. L’organique putréfié, infiniment petit, surplombe le numérique, hypercivilisé et stérile. Dans cet espace, le vivant surveille le numérique.

L’oeuvre s’inscrit comme une vision déjantée du futur, une prémonition poussant les limites du Chthulucène, cette ère théorisée par Donna Haraway, autrice et féministe postmoderne, qui expose les liens tentaculaires existant entre l’humain et le non-humain. Dans cette mise en scène aux allures dystopiques, ne restent plus que vermines et avatars. L’extension humaine, telle que proposée par Marshall McLuhan, atteint son paroxysme, amputant tout ce qu’il reste d’organique chez l’individu, ne préservant que son âme virtuelle.

La structure de l’œuvre se déploie en deux niveaux. Une première projection interactive illumine le plafond d’un voile parasitaire alors qu’une seconde projection au sol dévoile un monde d’avatars, rigide et rigoureusement structuré. L’espace tangible qui se situe entre les deux témoigne du schisme existant entre organique et numérique – un schisme qu’il nous faut reconnecter. Les spectateurs agissent ainsi comme conduit entre le réel et le virtuel. Leur présence entre ciel et terre détectée à l’aide d’une Kinect permet la mixtion, la reconnexion des deux mondes permettant aux projections de cohabiter.

L’œuvre vise à conscientiser l’audience à la fragilité de notre écosystème. À noter que ce projet est toujours au stade de prototype. Nous souhaitons l’achever d’ici l’été 2018 en y ajoutant, d’une part, de plus amples interactions entre les avatars mis en scène. D’autre part, nous développerons l’aspect interactif de l’œuvre à l’aide du logiciel Max/MSP. Ce dernier servira à répertorier et localiser les individus présents entre les deux projections afin d’en faire des zones où auront lieu les échanges visuels entre les deux projections. Des éléments, tels qu’avatars et insectes, pourront alors transiter d’une projection à l’autre grâce à ces intermédiaires physiques.


she.PHASE

Sam Bourgault && Emma Forgues